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Libération

Des routiers roulés d'est en ouest

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Kralowetz emploie des dizaines de salariés illégalement.
publié le 29 janvier 2002 à 21h50

Esch-sur-Alzette (Luxembourg), envoyée spéciale.

La boîte aux lettres blanche ne se distingue des autres que par un simple autocollant: United Cargo (UCL), Lux. Et cette mention: transport international. C'est au numéro 22 d'une paisible rue piétonne d'Esch-sur-Alzette, deuxième ville du grand-duché de Luxembourg. Et c'est le siège social de la société de transport Kralowetz, dont l'un des patrons a été arrêté la semaine dernière au Luxembourg, à la demande des autorités allemandes.

Depuis, des dizaines de chauffeurs routiers slovaques, polonais, bulgares, roumains et tchèques, sans titre de travail ni visa de séjour régulier, ont convergé vers le grand-duché pour réclamer leur dû à leur employeur indélicat. Beaucoup n'avaient pas été payés depuis deux mois, certains n'avaient pas mangé depuis plusieurs jours. Leurs camions, à l'enseigne «Kralowetz» ou «UCL», stationnent sur le parking du centre douanier. Ne parlant aucune des langues de l'Union européenne, les routiers ont été pris en charge par Acal, le syndicat des transports de l'OGB-L (Confédération syndicale indépendante du Luxembourg) et des associations caritatives. Ils s'étaient laissé séduire par des salaires qui, pensaient-ils, permettaient de vivre pendant six mois dans leur pays d'origine. Aujourd'hui, ils attendent dans des foyers la fin de leur cauchemar. Selon le syndicat, d'autres chauffeurs de la société Kralowetz (environ 120) seraient immobilisés dans les mêmes conditions en France, notamment à Fréjus et su