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Libération

L'Europe contre les abus

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publié le 29 janvier 2002 à 21h50

Hasard de l'actualité: au moment où éclate le scandale Kralowetz, Commission et Parlement européens viennent d'accoucher de deux textes encadrant les pratiques sociales dans le transport routier, l'un concernant spécifiquement l'emploi de main-d'oeuvre de l'Est. Le 17 janvier, le Parlement a adopté une proposition de règlement obligeant les transporteurs des Quinze à fournir à leurs chauffeurs issus de pays tiers une attestation prouvant qu'ils sont employés dans des conditions conformes à la législation du pays où se situe le siège de l'entreprise. L'emploi de main-d'oeuvre importée à bas prix sur le marché intérieur européen était déjà proscrit, mais quasiment incontrôlable (du fait notamment des contrats de travail rédigés en langue étrangère). Désormais, l'attestation, identique dans l'ensemble de l'Union, permettra de faciliter les contrôles. Deuxième avancée, une directive adoptée fin décembre limite désormais à 48 heures (en moyenne sur quatre mois, avec autorisation d'un pic à 60 heures) la durée de travail hebdomadaire d'un routier. «C'est un plus», concèdent syndicats et professionnels, même si cette règle commune est moins contraignante que plusieurs législations nationales (notamment française). Les pratiques des Quinze demeurent encore très disparates. Les transporteurs hexagonaux pestent depuis longtemps contre les normes sociales «anticoncurrentielles» de certains voisins (Royaume-Uni, Irlande mais aussi Espagne ou Belgique), en matière d'heures supplémentaire