Le commerce électronique se rapprocherait-il de l'âge de raison? Après les premiers bénéfices d'Amazon publiés la semaine dernière, le groupe anglais Lastminute pourrait à son tour annoncer le 8 février une diminution de moitié de ses pertes (9,37 millions d'euros sur le dernier trimestre 2001 mais 52,9 millions d'euros sur l'année), si l'on en croit les prévisions des analystes de Morgan Stanley.
Anglais d'origine sud-africaine, Brent Hoberman est à 33 ans le directeur général de Lastminute, une entreprise qu'il a fondée en 1998 à Londres, aujourd'hui présente dans sept pays européens. Implantée en France à travers le voyagiste en ligne Degriftour racheté durant l'été 2000 pour 98 millions d'euros, cette ancienne start-up a connu une forte croissance mais au prix de lourdes pertes. Brent Hoberman revient sur le concept de vente de dernière minute sur l'Internet et promet des bénéfices pour la fin de l'année.
Comment vous est venue cette idée de vente de dernière minute en ligne?
Quand j'étais étudiant, il m'arrivait d'appeler les hôtels et de leur demander combien de chambres il leur restait pour le week-end. Comme il leur en restait souvent pas mal, je leur proposais d'en prendre une mais à moitié prix. Un hôtel sur cinq en moyenne acceptait. Quand le Web est apparu au milieu des années 1990, j'ai tout de suite réservé l'adresse «lastminute.com», avec l'idée d'en faire un jour mon activité. Car seul un média comme l'Internet permet d'avoir la souplesse et la réactivité suffis