C'est une petite révolution qui a eu lieu hier matin à Paris. Les quatre confédérations CGT, CFDT, CFTC et CGC ont signé une déclaration commune intitulée : «L'épargne salariale, principes d'une démarche syndicale». Pour la première fois en France, l'ensemble des syndicats, à l'exception de Force ouvrière, décide d'agir en commun pour contrôler et orienter les fonds drainés par l'épargne des salariés. Pour ce faire, les quatre confédérations vont créer un comité intersyndical de l'épargne salariale, dont une des fonctions sera d'attribuer un «label» social aux organismes de placement qui voudront se présenter sur ce marché promis à l'expansion par la loi Fabius du 19 février 2001.
La loi, qui étend les dispositifs à toutes les entreprises, oblige désormais les employeurs à négocier les nouveaux fonds d'épargne avec les syndicats. Depuis que la loi était en discussion, certains syndicats phosphoraient sur la question : la CFDT imaginait de faire de ces fonds un «instrument de l'action syndicale», orientant les capitaux vers les entreprises les plus vertueuses socialement et pesant sur leurs orientations stratégiques, en termes d'emploi et d'environnement, à l'image de ce qu'avait réalisé la Fédération des travailleurs du Québec.
Plus classiquement, à la CGT, on préférait insister sur la nécessaire sécurisation de ce «salaire différé» et on imaginait un «organisme public» chargé de garantir cette épargne.
Il a fallu deux mois de négociations pour faire se rapprocher les poin