Le père en avait rêvé, le fils l'a fait. Serge Dassault, président du groupe du même nom, a annoncé hier soir qu'il venait de racheter un gros morceau de l'empire Hersant. L'avionneur devient actionnaire à hauteur de 30 % de la société Socpresse, la branche du groupe Hersant qui possède, entre autres, le Figaro. Les Hersant conservent 70 % du capital et des droits de vote. Le montant de la transaction n'a pas été divulgué.
Endettement. Comme son père, Marcel, décédé en 1986, Serge Dassault n'a jamais caché son intérêt pour le Figaro. Il avait déjà tenté d'entrer dans le capital en 1999, en vain. A l'époque, Yves de Chaisemartin, PDG de la Socpresse, et Rolande-Nadine Hersant, veuve de Robert, cherchaient des investisseurs capables d'apporter de l'argent frais au groupe. Mais ils avaient préféré faire appel au fonds d'investissement américain Carlyle. Celui-ci avait pris une participation de 4,9 % dans le Figaro uniquement, et non dans la Socpresse. Pour une raison toute simple: si le Figaro est une affaire très rentable, la Socpresse, elle, l'est beaucoup moins. Elle reste surtout lourdement endettée, sans doute pour un montant supérieur à 335 millions d'euros (2,2 milliards de francs, selon une estimation du cabinet Secafi Alpha).
En prenant 30 % de la Socpresse, Dassault met un pied non seulement au Figaro mais aussi dans de nombreux quotidiens régionaux (Nord Eclair, la Voix du Nord, Presse Océan, le Courrier de l'Ouest, le Dauphiné libéré, le Progrès, le Bien public), dans