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Libération

L'Union européenne renvoie l'Allemagne à ses comptes

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Un avertissement épingle ses 2,6 % de déficit budgétaire.
publié le 31 janvier 2002 à 21h51

L'Allemagne a reçu, hier, un avertissement sans précédent de la Commission européenne: elle se trouve à un cheveu de la ligne rouge des 3 % de déficit budgétaire rapporté au PIB (2,6 % en 2002, 2,7 % prévu pour 2003) et Bruxelles la met en garde contre toute dégradation supplémentaire. Au-delà, Berlin s'expose à de lourdes sanctions financières. Le Portugal, dont le déficit s'est considérablement dégradé, fait aussi les frais de cette première application de la procédure d'«alerte rapide» prévue par le pacte de stabilité et de croissance. La France, elle, passe entre les gouttes, la Commission se contentant d'épingler le «manque d'ambition» de sa politique budgétaire...

Le gouvernement de Gerhard Schröder a tout fait pour éviter cet avertissement, celui-ci tombant au plus mal à quelques mois des élections législatives. Le symbole est dévastateur: le pays de la rigueur budgétaire cloué au pilori de la gestion hasardeuse.

Il faut dire que Berlin a quelques arguments à faire valoir: sa politique économique n'est nullement critiquée: «Jusqu'à présent, la politique allemande est cohérente», a même reconnu Pedro Solbes, le commissaire aux affaires économiques et monétaires. L'aggravation du déficit, explique le gouvernement allemand, est essentiellement due à l'effondrement de la croissance, tombée à 0,6 % en 2001. Lequel effondrement est dû pour l'essentiel à la crise américaine, qui aurait coûté un point de croissance à l'Allemagne, et à la contraction du bâtiment (0,7 point de cr