Bruxelles (UE), de notre correspondant.
L'élargissement, c'est bon marché. Si l'on en croit la Commission européenne, les dix Etats qui adhéreront en 2004 (1) coûteront au budget communautaire la somme de 13,38 milliards par an (2). Une goutte d'eau comparée aux 100 milliards d'euros que dévorent chaque année les Quinze.
Ce budget, rendu public hier afin que les futurs pays adhérents sachent à quoi ils auront droit et les Etats membres ce qu'ils devront payer, est loin, très loin des sommes avancées il y a encore cinq ans: à l'époque, Bruxelles estimait que l'élargissement coûterait, à politiques communes inchangées, trois fois plus. C'est même tellement bon marché que l'on peut s'interroger sur la fiabilité de ces chiffres. Tout indique, en fait, qu'il s'agit là d'un véritable «prix d'appel», la facture finale de l'élargissement s'annonçant autrement plus lourde. En particulier, la politique agricole commune (PAC) et les aides régionales ne sortiront pas intactes du passage de 15 à 25 Etats, l'extension pure et simple du système actuel étant financièrement impossible.
Le rapport établi par Michel Barnier, le commissaire chargé des aides régionales, sur «la cohésion économique et sociale» d'une Europe élargie, décrit par le menu l'état de délabrement de ces pays. Ainsi, le PIB par habitant de l'Union à 25 baissera de 13 %. Malgré un taux de croissance des futurs adhérents supérieur à celui des Quinze, le commissaire estime qu'«il est peu probable que les fortes disparités» entr