Une simple boîte de conserve de crevettes vérolées peut donner de vilaines nausées, révéler certains dysfonctionnements industriels et déboucher sur une méchante crise diplomatique entre Bruxelles et Pékin. Elle couvait depuis quelques jours. Résultat des courses: après avis du comité vétérinaire de l'Union, la Commission européenne a suspendu hier toute importation chinoise de crustacés, de lapin et de poulet, sans oublier la nourriture pour animaux.
Cafouillages. A cause d'une simple boîte de crevettes destinées à la consommation humaine, et au nom du sacro-saint «principe de précaution», tous ces produits, qui représentent quelque 300 millions d'euros, sont plus que soupçonnés par Bruxelles d'être lourdement «chargés» en antibiotiques, une pratique interdite en Europe mais autorisée en Chine. «Si les Chinois veulent exporter chez nous, ils doivent être soumis aux mêmes règles de traçabilité et d'étiquetage que les autres producteurs, un point c'est tout», grogne un conseiller de Jean Glavany, ministre français de l'Agriculture.
Encore faut-il pouvoir coincer les tricheurs. Tout a commencé en décembre dans le port de Rotterdam par un contrôle de routine. Bingo: les douaniers découvrent un lot de 27,5 tonnes de crevettes douteuses en conserves individuelles. 27,5 tonnes shootées au chloramphénicol, pour immuniser les bestioles contre des maladies éventuelles. Or, l'antibiotique en question est strictement interdit en Europe car potentiellement dangereux pour l'homme.
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