New York de notre correspondant
Ils étaient venus tôt samedi pour se regrouper en haut de la 5e Avenue et de ses magasins de luxe. Mais dès le matin, le ton était déjà donné: grande kermesse plus que manifestation, les antimondialisation ne cherchaient pas la bagarre. «Il n'y aura pas de confrontation aujourd'hui, expliquait Gareth, sous une pancarte qui proclamait: "Davos à New York: le forum d'exploitation mondial". Nous savons ce qui s'est passé ici le 11 septembre. Ce que nous voulons montrer, c'est qu'il faut continuer à lutter contre les tout-puissants qui décident de tout.»
Quelques heures plus tard, le grand rassemblement du week-end contre le forum économique mondial s'est terminé dans le calme ou presque. Une trentaine d'arrestations pour un défilé sans dérapages. La police, il est vrai, avait bien fait les choses: plus de 4 000 officiers déployés dans les rues de Manhattan, presque autant que de manifestants, estimés à 6 000 ou 7 000. Coincés entre des barrières à deux rues du Waldorf Astoria, où l'élite de la planète clôt ses discussions aujourd'hui, les activistes étaient sous contrôle.
Dès lors, les vedettes de la fête furent les marionnettes géantes, pantins de carton moquant les grands de ce monde. Il y avait celles à l'effigie de Kenneth Lay, l'ancien PDG d'Enron en disgrâce (lire page 24), mais aussi celles imitant George W. Bush, baptisé «le gendarme du monde». «Pour moi, le danger, c'est que l'Amérique profite de tout ce qui se passe pour imposer ses vues po