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Libération

L'Europe peine à trouver de nouvelles règles du jeu social

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L'actionnaire change la donne de l'économie sociale de marché.
publié le 4 février 2002 à 21h58
(mis à jour le 4 février 2002 à 21h58)

Sus au modèle! Au milieu d'une Europe qui semble économiquement scotchée par une grande Allemagne à la croissance en berne, les détracteurs du modèle rhénan ont vite fait de l'accuser de tous les maux. Une couverture sociale trop généreuse rendrait la main-d'oeuvre trop onéreuse, découragerait les chômeurs de prendre les emplois déqualifiés disponibles, les règles de la coresponsabilité entre partenaires sociaux rendraient les licenciements impossibles et les restructurations indispensables. Il est vrai que le gouvernement Schröder a échoué à convaincre les partenaires sociaux à conclure un «pacte pour l'emploi».

Les critiques oublient un peu vite que l'Allemagne, et ce n'est pas si loin, avait su, grâce à sa cohésion sociale, donner des leçons de flexibilité à toute l'Europe. C'était en 1993, lorsque IG Metall et la direction de Volkswagen avaient négocié le passage aux 32 heures, avec réduction proportionnelle des salaires, pour passer le temps de la crise. Ce geste, qui sauvegardait des milliers d'emplois, avait stupéfié les Français, occupés au même moment à tailler à la hache dans les effectifs. A plus long terme, le riche dialogue social, la capacité des syndicats à prendre en compte la réalité économique, leur pragmatisme, ont maintes fois été montrés en exemple aux vilains syndicalistes français revendicateurs. Le «modèle rhénan», selon l'expression de Michel Albert, est effectivement malade. Bâti sur le dialogue permanent des directions d'entreprise et de puissants s