Le modèle social allemand est malade. La cohésion sociale, la cogestion... Tous ces beaux outils ont fait merveille en période de reconstruction ou d'euphorie économique. Mais aujourd'hui la machine est grippée. Les syndicats ne parviennent plus à enrayer les licenciements et le patronat se plaint des rigidités du système. Certains dirigeants réclament une modification radicale des instances de direction afin de pouvoir prendre des décisions plus rapidement. La récente volonté du patron de la Deutsche Bank de modifier les règles de fonctionnement de la direction du plus puissant groupe allemand alarme les dirigeants du DGB, la confédération des syndicats. Cela constituerait un changement fondamental pour l'Allemagne qui a opté depuis la fin de la guerre pour une «économie sociale de marché» («Sozialmarktwirtschaft»), plus connue en France sous le nom de «capitalisme rhénan». Ce modèle économique se distinguait jusqu'à présent du capitalisme anglo-saxon par le fait qu'il plaçait le salarié et non l'actionnaire au centre de ses préoccupations, et du capitalisme français par l'exercice du consensus social. En échange de salaires élevés, les salariés s'engageaient à maintenir une productivité très élevée. Aujourd'hui, les entreprises allemandes veulent, elles aussi, séduire les marchés avec des résultats financiers attrayants. Le décroisement de participations devrait accentuer ce phénomène et réduire encore les marges de manoeuvre des salariés et de leurs syndicats. Va-t-on ass
Le modèle allemand vacille
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publié le 4 février 2002 à 21h58
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