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Libération

Le ras-le-col des barboteuses

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Isabelle est vendeuse dans un magasin de vêtements pour enfants à Paris. Vu les conditions de travail, elle a donné sa démission.
publié le 4 février 2002 à 21h58

«Au début, quand j'ai commencé dans cette place, ça se passait plutôt bien. J'avais un contrat de 20 heures, mais pour Noël ils m'ont demandé de faire 14 heures de plus. J'ai accepté, et je devais signer des avenants à mon contrat de travail pour pouvoir être payée au mois de décembre. Depuis, ils me doivent toujours ces heures, et quand j'essaye d'en parler avec la responsable, c'est pas possible. Ici, tout ce qui concerne les droits du salarié ce n'est même pas tabou, ça n'existe pas. J'ai cherché à savoir où les vêtements sont fabriqués, mais comme pour les droits du salarié, impossible de le savoir. Ni par les étiquettes ni par la responsable. Le black-out reste complet. Pas de panneau syndical ou d'information au salarié. Tout s'apprend en bruit de couloirs par la bouche des collègues. Je ne parle même pas du planning de la semaine qu'on devrait avoir quinze jours à l'avance. Je dois appeler le week-end pour savoir mes horaires de la semaine. Samedi, j'avais oublié d'appeler, je suis arrivée lundi à 9 h et j'ai découvert que je ne travaillais qu'à 15 h. Je n'avais plus qu'à rentrer chez moi. Je suis payé 2 872 F par mois pour 20 heures (437 euros). Pour ce prix-là, on n'arrête pas de nous dire, sourire, priorité au client, mais, dès qu'il y a des colis qui arrivent, le client peut attendre pout être servi.

«Dans ce qui nous sert de bureau-vestiaire, les murs sont recouverts de panneaux des objectifs à atteindre par jour, du chiffre d'affaires à faire. Le menu du jour, en