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Libération

Quatre jours et de l'ennui à l'hôtel

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Les débats sont à l'image du cadre du Waldorf Astoria: moroses...
publié le 4 février 2002 à 21h57

New York envoyé spécial

Ils semblent un peu perdus, les «davossiens», dans l'hôtel Waldorf Astoria, au coeur de New York. Comme chaque année, ces 2 500 patrons, experts, responsables politiques ou religieux venus du monde entier se sont retrouvés jeudi pour quatre jours de palabres. Mais où est la neige riante? Le grand vestiaire où l'on troque le matin ses après-skis pour des chaussures? «C'est plus lugubre qu'une caverne, ici», peste un ambassadeur. Certes, les organisateurs du World Economic Forum (Forum économique mondial) ont tout fait pour reconstituer l'ambiance festive de la station suisse: ils ont organisé une «fête suisse» jeudi soir, plongeant l'hôtel dans une puissante odeur de raclette; composé comme toujours de tribunes étonnantes, en faisant par exemple dialoguer le patron de la Ligue arabe avec celui de Coca-Cola sur «la colère globale»... Ils ont même offert à chaque participant un petit ordinateur de poche d'une valeur de «1 000 francs suisses» (675 euros). En vain.

Ecrabouillé. Avec ses lustres jaunasses, ses moulures Arts déco clinquantes, ses fresques lourdes, ses loufiats poussiéreux, l'hôtel Waldorf est plus proche de l'antre de Batman que du chalet de Davos. Le pire étant les ascenseurs, dans lesquels la perspective joyeuse de pouvoir écraser le pied de Jean-Marie Messier ou de George Soros compense à peine le déplaisir d'être écrabouillé entre vingt costumes gris.

Les débats ont été jusque-là à l'image du cadre. Les participants ont ruminé leurs incerti