Munich envoyée spéciale,
Comme chaque matin, 10 000 personnes se pressent à la sortie du S-Bahn (RER) Neu Perlach Süd qui surplombe l'un des trois principaux sites de Siemens à Munich. Des petits cubes rouges, jaunes ou bleus de quatre étages maximum sont posés comme autant de Lego dans la neige. Des passerelles conduisent d'un bâtiment à l'autre. A l'intérieur, toutes les portes ont été repeintes en jaune qui pète, sans doute pour égayer les kilomètres de couloirs marron. Il en faudrait plus pour remonter le moral des salariés du géant électrotechnique allemand. En 2001, le dégraissage a été sévère chez Siemens : 17 000 suppressions de postes au total, majoritairement dans la branche de téléphonie.
Aussi bien présent dans l'électroménager ou le téléphone portable que dans la signalétique ferroviaire ou les composants électroniques, Siemens n'est plus cette petite entreprise familiale fondée en 1847 par Werner von Siemens, l'inventeur du télégraphe. Siemens est devenu un empire tentaculaire qui oeuvre dans 14 métiers différents et emploie 481 000 personnes à travers le monde, dont la moitié en Allemagne. Un General Electric européen en quelque sorte. A une nuance près. Siemens prétend en toute occasion travailler d'abord pour ses salariés, contrairement à General Electric qui sert avant toute chose ses actionnaires. La shareholder value, inconnue chez Siemens ? Ce n'est pas tout à fait l'avis d'IG Metall, le grand syndicat de la métallurgie. «Il suffit d'observer comment Perla