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Libération

«Après l'esclavage, la mondialisation»

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Pour défendre sa voie, la société civile africaine fait entendre sa voix.
publié le 5 février 2002 à 21h59
(mis à jour le 5 février 2002 à 21h59)

Qu'a-t-elle appris, qu'a-t-elle ressenti, que ramènera-t-elle de Porto Alegre en Afrique du Sud? Virginia, 31 ans, sourit: «J'ai extériorisé ma colère.» Virginia milite dans un mouvement contre la privatisation de l'électricité à Soweto, où elle habite et où «les coupures de courant n'ont jamais été aussi nombreuses». Elle s'implique aussi dans une association antisida: sa soeur est morte de la pandémie, faute de trithérapie. Et, dans un pays de 4,7 millions de séropositifs, face à un gouvernement qui freine l'importation de copies de médicaments, elle trouve ça «irresponsable et criminel». Virginia est membre du réseau antidette Jubilee South; elle sait que Pretoria lâche 25 % de son budget au remboursement, «au détriment de l'éducation et de la santé». Virginia a donc rencontré des ONG, comme MSF ou Oxfam, qui ferraillent pour l'accès aux médicaments et tentent de bousculer leur gouvernement. Et elle a participé au «tribunal international de la dette».

La société civile africaine respire un peu. Cantonnée l'an passé à un rôle d'alibi international, «humiliée» précise l'une de ses délégués, elle a trouvé une place cette année au Forum social mondial qui s'achève aujourd'hui. Plus de 200 participants d'ONG et de mouvements sociaux, venus de 25 pays africains, s'y sont glissés et ont fait entendre leur voix. Un Kenyan résume le sentiment africain ambiant. «J'avais un regard atomisé sur les luttes; dorénavant, il est global. J'ai le sentiment de me savoir moins seul.» Ici, les