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Lay, un patron décidément absent

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Le PDG d'Enron refuse d'expliquer la faillite frauduleuse devant le Sénat.
publié le 5 février 2002 à 21h59

Washington

de notre correspondant

Et puis non. Au dernier moment, Ken Lay, le patron d'Enron, a brusquement renoncé à se présenter devant la commission du commerce du Sénat pour y être entendu. Il l'a fait savoir dimanche soir, alors que son audition, très attendue, était prévue hier matin. Pour les sénateurs et les représentants, la liste des défections dans l'affaire Enron s'allonge. Fin janvier, David Ducan, le cadre d'Arthur Andersen qui avait la responsabilité de l'audit des comptes de la firme de Houston, avait déjà fait valoir «son droit au silence». Attendus jeudi devant une commission de la chambre des représentants, l'ex-directeur financier d'Enron, Andrew Fastow, et un autre ancien directeur, Michael Kopper, avaient fait savoir qu'ils suivraient son exemple.

Ces défections sont liées aux révélations de plus en plus précises sur l'implication des plus hauts dirigeants d'Enron dans la plus grande faillite frauduleuse jamais connue par les Etats-Unis. Le rapport publié ce week-end par une commission d'enquête mise en place par le conseil d'administration de la firme de courtage (lire Libération d'hier) est accablant. Rédigé par un professeur de droit de l'université du Texas, William Powers, il dénonce avec force détails la «culture de fraude» dont la direction d'Enron était imprégnée.

Abus de ficelles. Jusque-là, il n'était question que d'astucieux montages comptables destinés à gonfler les résultats ou à cacher la dette dans des sociétés extérieures, comme on cache la