Un bureau paysager, des ordinateurs alignés, des hommes et des femmes le nez devant leurs deux ou trois écrans pleins de courbes et de chiffres, le téléphone accroché au cou, en train de parler anglais, allemand ou français... A priori, une salle de marchés lambda. Nous ne sommes pas dans une banque, mais chez Gaz de France, porte de Bagnolet à Paris. Depuis plusieurs mois, l'entreprise publique s'est lancée dans le trading d'énergie. Avec la Société générale, elle a créé Gaselys, une filiale qui achète et vend, à court terme, des quantités de gaz et d'électricité sur les marchés européens. Elle suit ainsi EDF, qui, en 1999, avait racheté un trader indépendant pour constituer EDF Trading. But de ces opérations: montrer que les deux entreprises se comportent comme des groupes privés normaux et sont donc prêtes à affronter la privatisation.
Flexibilité. Le dossier étant sensible, la direction de GDF préfère adopter un profil bas. «Notre but n'est pas de faire de la spéculation, avance Jean-Louis Mathias, directeur de Gaz de France Négoce. Nous voulons d'abord nous couvrir contre l'évolution des prix du gaz, qui peuvent être très volatils.» Gaselys achète ainsi des contrats financiers à terme (le droit d'acheter à un prix fixé à l'avance un million de mètres cubes de gaz dans trois mois, par exemple). GDF peut décider d'utiliser ces options en comparant les prix du marché avec ceux des contrats pris sur le long terme. Le trading permet ainsi, en théorie, de bénéficier de flexibi