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Davos se trouve une conscience

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New York a vu le Forum économique mondial se parer d'un vernis social et égalitaire.
publié le 6 février 2002 à 22h01

New York, de notre correspondant.

A en croire un banquier participant: «Oui, bien sûr, il souffle un vent nouveau.» Un syndicaliste plutôt dubitatif et à moitié amusé parle «de beaux discours ronflants et de bonnes intentions». Pour la dernière journée de «Davos à New York», en tout cas, le gratin de la planète réuni dans son colloque annuel avait hier un seul message, entonné à l'unisson: la mondialisation reste la seule voie, mais elle se doit d'être «plus sociale et plus juste». Durant ses cinq jours à Manhattan, le Forum économique mondial n'a eu de cesse de se donner bonne conscience. Bill Gates le premier, mais aussi l'émir du Qatar ou Hillary Clinton ont tous souligné: «Ceux que nous représentons ne font pas assez pour les plus pauvres et les plus démunis.»

«Promesses». En cette année marquée par le traumatisme du 11 septembre et la débâcle d'Enron, les plus riches ne pouvaient ignorer l'évidence. Kofi Annan l'a rappelé en quelques phrases lors de l'ultime session plénière: «La réalité est que le pouvoir et la richesse ne sont guère partagés aujourd'hui, et que bien trop de gens sont condamnés à vivre dans la misère et la déchéance.» Klaus Schwab, le fondateur allemand de Davos, a renchéri à sa façon: «Il existe un sentiment général selon lequel le monde a désormais de plus en plus besoin de valeurs morales.» Rarement donc Davos aura consacré autant de discussions à la pauvreté ou à la redistribution des richesses. Et pas question d'ignorer le contre-sommet de Porto Ale