Menu
Libération

La fièvre de Porto Alegre a touché Davos

Article réservé aux abonnés
Les deux forums mondiaux, le social au Brésil et l'économique aux Etats-Unis, se sont terminés hier.
publié le 6 février 2002 à 22h01

Porto Alegre, envoyé spécial.

Ce n'est ni une victoire par K.-O., ni un changement dans le chaos. Mais le 2e Forum social mondial (FSM) de Porto Alegre, qui s'est achevé hier, peut prétendre avoir remporté une bataille: celle des symboles. Il porte avec lui une certaine représentativité planétaire: 51 300 participants, 131 pays, 15 230 délégués, 4 909 organisations, 3 054 journalistes, et 11 600 jeunes de 52 pays; soit trois fois plus que l'an passé (1). Il se veut «une autre narration du monde qui revendique le droit de vivre autrement», assure un intellectuel italien. Il pousse les «global leaders» de la planète à se questionner sur les discours d'une (unique) mondialisation. Il sort de leur niche des penseurs «dissidents» qui disent: «Voir Porto Alegre, et mourir...»

Contagion. «Dorénavant, c'est Davos qui regarde Porto Alegre», estime Candido Grzybowski, l'un des organisateurs. De fait, les thèmes (à défaut des thèses) que le FSM s'est efforcé de développer ont «contaminé» le Forum économique mondial, délocalisé cette année à New York.

Les deux mondes ne sont pas vraiment parlé, à part une brève liaison télé. Mais on a parlé, de part et d'autre du continent, de la fracture mondiale, et des moyens de la résorber: réduction de la pauvreté ou aide à un développement durable... Les mots, pour le dire, étaient différents. Porto Alegre a fonctionné autour d'un réformisme radical: il montre que la fièvre antilibérale grimpe, sur fond de crise argentine.

La coloration latine du somm