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Libération

Le consommateur se sent lésé

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En dépit de quelques avancées, rien ne bouge.
publié le 6 février 2002 à 22h01

La France de l'automobile a échappé au pire: autoriser n'importe quel quidam à s'ériger en vendeur d'autos. C'était la ligne du précédent commissaire à la Concurrence, Karel Van Miert, le pourfendeur de monopoles, se souvient-on au CNPA (Conseil national des professions de l'automobile), à Paris, qui en frémit encore: faire tomber l'auto dans le droit commun et donc cesser de protéger la filière avec un énième règlement. L'horreur totale.

L'Allemagne et l'Italie, et plus particulièrement la France, seuls pays constructeurs en Europe et qui chouchoutent leurs champions nationaux, ont donc sur ce point gagné.

Résultats. Et le lobbying d'enfer conduit à Bruxelles par les ténors de l'auto a porté ses fruits. Roland Gardin, président du CNPA (450 000 salariés dans la filière), est le vice-président du Cecra (Comité européen du commerce et de la réparation automobile). Cela peut aider. Quant à Jean-Martin Foltz, le PDG de Peugeot, il vient de prendre les rênes, à Bruxelles, de l'Acea (Association des constructeurs européens de l'automobile). A l'Acea, on avait hier le commentaire modeste. «Nous avons toujours pensé que le système actuel est le meilleur pour le consommateur. On peut certes l'amender, mais il ne faut surtout pas toucher aux règles fondamentales.»

Au CNPA, à Paris, on était circonspect. «Il y a eu tellement de drafts (c'est-à-dire de versions provisoires) du règlement qui ont circulé, tant de fuites organisées par la Commission elle-même, et c'est un texte tellement com