Gémenos (Bouches-du-Rhône)

correspondance

Gemplus, leader mondial de la carte à puce, devait annoncer hier soir un plan social drastique, lors d'un comité d'entreprise extraordinaire convoqué à Gémenos, près de Marseille, site historique de la société. Tenus à la confidentialité jusqu'à l'officialisation de ce plan, les représentants du personnel étaient, hier, très évasifs sur l'ampleur des suppressions de poste envisagées par la nouvelle direction. De source syndicale, on évoquait une charrette d'environ 1 300 personnes, sur un total de 6 800 salariés dans le monde. Plus de 400 de ces suppressions de poste concerneraient les sites français, où travaillent 2 200 personnes.

Longtemps présentée comme un exemple de success story à la française, Gemplus a enregistré, en 2001, les plus mauvais résultats de sa jeune histoire ­ la société a été fondée en 1988. Avec un chiffre d'affaires à peine supérieur au milliard d'euros (contre 1,2 milliard en 2000), l'entreprise pionnière de la carte à puce a subi de plein fouet le retournement du marché des télécommunications, la moitié de son chiffre d'affaires provenant de la vente des cartes SIM pour la téléphonie mobile. Selon un proche de l'ancienne équipe dirigeante, Gemplus paie «un an et demi d'errances de gestion, la division de l'entreprise en appartements éclatés entre les Etats-Unis, la Suisse, le Luxembourg et la France, et l'absence de vision à long terme» de la nouvelle équipe de direction mise en place par Texas Pacific Group. L