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Libération

L'Allemagne dans la spirale de la déprime

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publié le 7 février 2002 à 22h03

Berlin, de notre correspondante.

Quatre millions deux cent mille : le chiffre fatidique, attendu fiévreusement par le pays entier, est enfin tombé hier. L'Allemagne est repassée en janvier au-dessus de la barre symbolique des 4 millions de chômeurs. La remontée du chômage, observée depuis début 2001 déjà, reprend un tour dramatique. Qu'en chiffres corrigés des variations saisonnières (les seuls qui comptent pour les analystes) la barre des 4 millions ne soit que frôlée (3,98 millions) n'arrange pas grand-chose : elle devrait être franchie cet hiver, préviennent les instituts de conjoncture, qui tablent sur un maintien durable à plus de 4 millions en moyenne cette année.

Pour le chancelier Schröder, qui avait annoncé en 1998 vouloir être jugé sur sa capacité à réduire le chômage et qui a annoncé 3,5 millions de chômeurs d'ici aux législatives de septembre, c'est un coup de massue. Depuis des semaines, les mauvaises nouvelles ne font que s'accumuler : croissance en berne, nombre record de faillites en 2001, menaces de sanctions bruxelloises pour le dérapage budgétaire... L'Allemagne, à nouveau, semble aspirée dans une spirale de déprime. L'ancienne «locomotive» de l'économie européenne est passée «dernière de la classe» se lamente la presse ; l'Allemagne est le nouveau «malade» de l'Europe... Au moins huit plaies la dévorent.

Un chômage mal géré

Les dysfonctionnements commencent au sein même de l'Office fédéral pour l'emploi, immense administration chargée à la fois du placement e