La compagnie EasyJet arrive à Paris, mais elle est d'une sale humeur. Alors que, mardi, les autorités françaises ont autorisé pour la première fois la compagnie britannique à bas coût à prendre ses quartiers à Orly et à Roissy (Libération d'hier), EasyJet a violemment dénoncé le «protectionnisme français» dont il s'estime victime. «On est déçu», explique la compagnie, qui visait des objectifs très ambitieux dans l'Hexagone.
Promesse. En août, Air Lib (à l'époque AOM-Air Liberté) promet, dans le cadre de sa restructuration, de libérer 20 000 créneaux horaires sur les 70 000 qu'il utilise à Orly. Ces places vacantes, objet d'un appel d'offres, donnent lieu à une véritable foire d'empoigne où EasyJet joue le premier rôle. Visite d'influence des dirigeants à Paris, pétition lancée auprès des consommateurs français: la compagnie vise 20 000 créneaux, soit... la totalité des disponibilités. De quoi implanter sept avions à Orly et organiser sa base française.
Mais, en décembre, Air Lib révise ses plans. En prévision de sa future transformation en compagnie à bas tarifs, l'entreprise ne libérera finalement plus que 12 000 créneaux sur Orly. Sur ce lot, 2 000 sont laissés à la discrétion du gouvernement français pour des dessertes régionales de service public. Ne restaient plus que 10 000 places, réparties principalement entre Air Algérie (4 700) et EasyJet (2 200). De quoi, pour le britannique, effectuer trois liaisons quotidiennes vers la Suisse.
Lot de consolation. En guise de lot de