Faut-il sauver Jean-Claude Trichet ? Mis en examen dans l'affaire des faux bilans du Crédit Lyonnais, son destin d'éventuel futur patron de la BCE sera scellé dans les mois qui viennent. Le parquet de Paris est en pleine introspection : l'enquête judiciaire étant bouclée, il doit prendre ses réquisitions d'ici à la fin mars. Elles ne seront qu'indicatives, la décision finale revenant au juge d'instruction Philippe Courroye, dont l'ordonnance suivra. Mais l'avis du parquet, représentant du ministère public, mérite d'être scruté de près, comme un baromètre des pressions concernant le sort du candidat français à la présidence de la BCE.
Retour dare-dare. Outre les appels du pied venus de l'extérieur, des dissensions internes existent sur la marche à suivre. Au point que l'ancien procureur chargé du dossier, Eric Thévenon, qui avait regagné la Cour des comptes à la fin de l'année passée, a été prié de revenir dare-dare au parquet pour achever la besogne. Le renvoi en correctionnelle des anciens dirigeants du Lyonnais (Jean-Yves Haberer, président, et ses deux directeurs généraux, François Gille et Bernard Thiolon) ne fait guère de doute. Mais quid des autorités de tutelle ? Des hauts fonctionnaires du Trésor (Jean-Claude Trichet et Jean-Pascal Beaufret) et de la Banque de France (Jacques de La Rosière) sont mis en examen. Au-delà de la personne de Trichet, c'est la technostructure qui est mise en cause.
Les différents protagonistes ont affûté leurs arguments. Ils esquissent le mêm