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Libération
Interview

«Votre analogie est stupide : on est une entreprise, pas une armée»

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publié le 8 février 2002 à 22h07

Une partie de l'hôtel George-V s'est muée en camp retranché. Pour gagner le salon Régence, il faut passer un cordon de sécurité d'une dizaine de personnes. Bill Gates virevolte d'un salon à l'autre, entre réunions de développeurs, de clients et de partenaires. L'emploi du temps du fondateur de Microsoft, lors de son unique journée de visite annuelle à Paris, mercredi, est minuté. «Même le temps passé aux toilettes est programmé», plaisante (à peine) un représentant de l'entreprise. Pour Microsoft France, la visite de celui qui se définit à présent comme le «chef architecte» est un événement soigneusement préparé, même si ce dernier a laissé les commandes à son ancien numéro 2, Steve Ballmer: le temps d'une tournée européenne, Bill Gates devient un argument promotionnel à rentabiliser autant que possible dans le temps imparti. «Chaque pays décide de l'utiliser comme bon lui semble», observe un dirigeant de Microsoft France. Le salon Régence a été transformé en studio d'enregistrement. A l'entrée, un preneur de son officie derrière une table de mixage. Dans l'après-midi, chaque mot prononcé par le fondateur de Microsoft sera retranscrit et traduit en français pour les archives de l'entreprise.

Vous avez pris fin janvier une «semaine de réflexion» («think week»). S'agit-il d'une sorte de retraite où vous priez Dieu pour le résultat du procès antitrust de l'Etat américain contre Microsoft?

[Rires] Non, c'est purement une réflexion technologique. Je recueille de nombreuses contribu