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De l'art de maquiller les comptes

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Trois tours de passe-passe destinés à rassurer les investisseurs.
publié le 9 février 2002 à 22h11

Tromper les marchés est tout un art. Et certains groupes se sont faits une spécialité de monter des pratiques comptables douteuses mais légales. Et, grâce à une communication financière très au point, certains groupes réussissent pendant des années à convaincre les investisseurs d'acheter leur titre. Revue de détail, non exhaustive, de quelques méthodes courantes.

Passer des provisions exceptionnelles

La méthode peut intéresser le patron qui vient juste d'être nommé. Et qui veut enfoncer son prédécesseur. Quelques mois après son arrivée, le nouveau patron organise une conférence de presse où il annonce dans un même mouvement que la société courait à sa perte et qu'avec lui, elle ira vers un avenir radieux. L'astuce consiste à passer une provision exceptionnelle dans les comptes pour risque, restructuration ou dépréciation d'actifs. Cela entraîne pour l'année un résultat négatif mais, les comptes étant apurés, cela permet de rebondir les années suivantes. Et de s'en attribuer les mérites. Serge Tchuruk a pratiqué ce genre d'acrobaties. En 1995, à son arrivée à la tête d'Alcatel, il avait annoncé 3 milliards d'euros de pertes qu'il avait attribuées à la mauvaise gestion de Pierre Suard, l'ancien président de la compagnie. Jean-Marie Messier avait de même inscrit 560 millions d'euros de pertes alors qu'il s'apprêtait à devenir le président de la Générale des Eaux (aujourd'hui Vivendi Universal) en 1995.

Sortir les pertes des comptes

Le concept est très simple mais la technique, mis