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Libération

Pas vu, pas dit, pas pris au Congrès américain

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Les dirigeants d'Enron auditionnés rejettent toute responsabilité.
publié le 9 février 2002 à 22h11

New York, de notre correspondant.

Une panne d'électricité. La lumière qui flanche et Jeff Skilling, l'ancien patron d'Enron entre janvier et août 2001 se souvient qu'il a quitté à plusieurs reprises la réunion du conseil d'administration «pour voir ce qui se passait» ce jour d'octobre 2000. «Je ne faisais qu'entrer et sortir, a-t-il confié jeudi soir à une commission du Congrès, les mains tendues pour témoigner de sa bonne foi. Je ne sais pas si j'étais présent à ce moment précis.» Le moment est important, puisque c'est là qu'a été souligné, selon le compte rendu, que Skilling devait approuver les montages financiers douteux opérés par la firme de courtage depuis en faillite. «Alors vous n'avez rien entendu?», insiste le républicain de Louisiane Billy Tauzin. «Non, non», dit Skilling, dans un demi-sourire.

Ne pas répondre. Entre tragi-comédie et séance de dénégation collective, les auditions du Congrès, tenues toute cette semaine sur l'affaire Enron, ont laissé l'Amérique sur sa faim. Il y a ceux, nombreux, qui ont refusé de témoigner en invoquant le 5e amendement de la Constitution (qui autorise un témoin à ne pas répondre à des questions pouvant le conduire à se mettre en cause). Et puis les autres, comme Skilling, qui assurent tout simplement «n'avoir rien su de ce qui se tramait». Malgré les doutes des politiciens et des anciens employés.

En quelques jours, la saga Enron a pris une nouvelle dimension. Plusieurs sondages d'opinion ont montré que la majorité des Américains es