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Libération
Interview

Responsabilité sociale, une révolution?

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Claude-Emmanuel Triomphe analyse la montée d'un nouveau concept qui touche à l'identité de l'entreprise
publié le 11 février 2002 à 22h11
(mis à jour le 11 février 2002 à 22h11)

Socialement responsables... le sujet est à l'ordre du jour. Lundi 11 février, quatre syndicats français (CGT, CFDT, CFDT, CGC) annonceront la mise en place d'un label pour encourager les fonds d'épargne salariale à investir dans du «socialement correct». La Belgique va estampiller ses produits d'un label signalant aux consommateurs ceux qui ont été fabriqués dans le respect des normes sociales internationales. La Commission européenne elle-même parle d'élaborer un «cadre européen de la responsabilité sociale des entreprises», et ce pour en faire un atout de la «construction du modèle social européen».

Claude-Emmanuel Triomphe, délégué général de l'Université européenne du travail, revient sur la montée du concept de «responsabilité sociale» en France et en Europe, qui pourrait être, selon lui, une opportunité de transformer radicalement les comportements et les structures.

Labelliser les fonds d'épargne pour encourager les investissements socialement corrects, c'est ce que s'apprêtent à faire les syndicats français. Est-ce de leur ressort ?

En quelque sorte, non, mais ils n'ont pas vraiment le choix. La loi sur l'épargne salariale a été adoptée. S'ils veulent avoir leur mot à dire sur le placement et la gestion de cette épargne, il faut bien qu'ils s'engagent... Cela signifie que les syndicats vont être désormais en mesure d'exercer indirectement un rôle d'investisseur. L'expérience des fonds de retraite gérés directement par les syndicats, comme cela se passe