Qui n'a jamais truqué son CV, un peu histoire de colmater quelques brèches dans le parcours professionnel ou beaucoup parce que, franchement, ne pas maîtriser l'informatique de nos jours... Sur le marché de l'embauche, la triche se porte bien, disent les DRH et autres spécialistes du recrutement. D'après une étude réalisée l'été dernier (1), les trois quarts des CV seraient retoilettés, truqués ou dénaturés. De quoi susciter des vocations de faussaires et de dénicheurs de faussaires, bien sûr.
Depuis quelques années, des vérificateurs de CV ont investi le créneau. Au test psychologique ou à l'analyse graphologique, les DRH ont pris l'habitude d'ajouter un zeste de sérum de vérité en confiant à ces enquêteurs d'un genre nouveau le soin de traquer la supercherie dans le curriculum du candidat. Leur boulot: «Appeler les employeurs précédents, vérifier la réalité d'un diplôme», explique Florian Mantione, directeur d'un institut de recrutement, qui affirme, à l'expérience, flairer les arnaques en première lecture: «Un CV trop carré, trop parfait, sans trous, sans aspérités, c'est suspect.» Suspect, mais pas criminel pour autant. «Il y a une grande différence entre arranger un parcours et tromper un employeur», précise Florian Mantione. Les petits arrangements avec la vérité sont, nuance-t-il, plus courants que les gros mensonges. Sur ce chapitre, il trouve couramment des stages transformés en CDD, des salaires revus à la hausse, histoire d'avoir une marge de manoeuvre à la négocia