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Libération

L'Allemagne mauvais élève de la zone euro

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Son déficit proche des 3% l'éloigne des critères du Pacte de stabilité.
publié le 12 février 2002 à 22h13

Bruxelles (UE)

de notre correspondant

Imaginons un instant que la Grèce laisse son budget déraper. Que son déficit frôle la barre fatidique des 3 % qui, une fois franchie, déclen che les foudres du Pacte de stabilité et de croissance. Que la Commission européenne propose de lui adresser un «avertissement» préventif. Qu'Athè nes hurle à l'ingérence et exige que cette procédure infamante soit abandonnée sur-le-champ. Comment réagirait l'Allema gne? Avec mépris, sans doute, à l'égard de ce pays du «Club Med», expression qu'elle a inventée pour qualifier ce Sud peu fiable. Et on n'imagine pas un instant que les ministres des Finances de la zone euro faibliraient avant d'abattre le couperet. Mais voilà, ce n'est pas Athènes qui est le mauvais élève de la zone euro, mais l'Allemagne. Et ça change tout: les quinze ministres des Finances, afin de ne pas déplaire à Gerhard Schröder, le chancelier allemand en pleine campagne électorale, devraient donc, aujourd'hui, largement absoudre Berlin.

«Crédibilité atteinte». Seuls les rigoureux Néerlandais, soutenus par les Belges et les Finlandais, veulent que la procédure d'alerte rapide, dé clen chée par l'exécutif européen le 30 janvier, aille à son terme. «Si l'avertissement est enterré, prévient un diplomate européen, c'est la crédibilité du Pacte de stabilité et donc de l'euro qui est atteinte.» En effet, que vaudrait encore un pacte qui pourrait être ainsi écarté lorsque cela arrange les Etats? Pourquoi demain refuser à l'Italie ou à la Fr