Stockholm
de notre correspondant
Viré comme un malpropre. Percy Barnevik, qui était jusqu'alors l'homme tout-puissant du monde des affaires suédois, celui dont les méthodes étaient l'objet d'études dans les écoles de gestion, a été dégagé comme un vulgaire employé pris la main dans le sac. Motif? Un faramineux golden parachute de près de 100 millions d'euros touchés en 1996 en quittant son poste de PDG de la compagnie technologique suédo-suisse ABB. Son successeur, Göran Lindhal, est également épinglé, pour une indemnité de l'ordre de 50 millions d'euros.
«Absurde». Il y a moins d'un mois, Barnevik, 60 ans, s'apprêtait pourtant à quitter en douceur son nouveau poste de patron d'Investor, le holding financier de l'empire Wallenberg, dynastie industrielle qui règne depuis cinq générations sur l'économie suédoise et qui est l'un des actionnaires de référence d'ABB. Celui qui compte pour l'un des hommes des plus influents de Suède avait annoncé qu'il quitterait ce printemps la présidence du conseil d'administration.
Tout s'est précipité avec la présentation mercredi du rapport annuel d'ABB faisant état d'une lourde perte de 793 millions d'euros en 2001. Le conseil d'administration de la société, dont le siège est à Zurich, a déclaré qu'il comptait réclamer à Barnevik et à Lindhal le remboursement de leurs indemnités de départ.
Jacob Wallenberg, l'un des héritiers de la dynastie, a annoncé jeudi au nom du conseil d'administration d'Investor que le licenciement de Barnevik prenait effe