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Libération

Grève pour du beurre à la Biscuiterie

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Les salariés de BN, près de Nantes, n'ont rien obtenu en trois semaines.
publié le 16 février 2002 à 22h19

Vertou (Loire-Atlantique)

envoyé spécial

Rien, ils n'ont rien obtenu. Et pourtant, malgré la rancoeur, les ouvriers de la Biscuiterie nantaise concèdent tous que ce conflit, le plus long de l'histoire de la BN, les a transformés. «On sort entier, la tête haute, sans s'être déchirés», disent-ils, même s'ils reprennent le travail lundi sans même une promesse, après trois semaines de grève déterminée. Le conflit leur coûte chacun autour de 760 euros, qui leur seront troqués contre autant de jours de RTT à supprimer. «En trente ans de boîte, c'est le plus beau conflit que j'aie jamais vu, confie pourtant Gaëtan. Il n'y a pas eu d'engueulade entre les deux syndicats. La grille est restée ouverte. On n'a ni bloqué l'usine ni empêché personne d'aller travailler. Les 25 % qui ont voté pour la reprise ­ à bulletins secrets ­, lundi dernier, ont respecté le vote de la majorité pour la reconduite de la grève et n'ont pas repris individuellement. Je n'ai jamais vu ça.» «Lors des précédents conflits, raconte-t-il encore, on avait bloqué le patron dans son bureau. Avec celui-là, on ne l'a même pas fait. On avait compris que c'était un pion, un fusible.»

Actionnaires. Le paradoxe est en effet que, malgré le sérieux avec lequel une majorité des 610 salariés ont mené leur grève, malgré l'unité syndicale, ils n'ont pas réussi à fléchir d'un pouce la direction, régulièrement réfugiée derrière la consultation des actionnaires d'United Biscuit. Mais le fonds d'investissement anglais Cinven, l'améri