On avait déjà eu tendance à enterrer les agences de voyage traditionnelles lors de l'arrivée de l'Internet dans le monde du tourisme. Un peu rapide: les transactions électroniques n'ont pas provoqué le bouleversement attendu. Mais, cette fois, les mêmes voyagistes pourraient être réellement secoués par le gnon que les compagnies aériennes s'apprêtent à leur assener. Lancées dans une course effrénée aux économies et aux fonds de tiroir, les grandes compagnies européennes sont décidées aujourd'hui à réduire autant que possible les commissions versées aux voyagistes, leurs partenaires traditionnels. En France, 7 % du montant de chaque billet sec acheté dans une agence (on line ou pas) revient à ladite agence. Peu ou prou, la moyenne européenne. Depuis quelques années, cette évasion de recettes démangeait déjà les compagnies européennes, regardant avec envie les low cost qui se passent de commissions en recourant à la vente directe par l'Internet, et lorgnant de l'autre côté de l'Atlantique.
Modèle américain. Depuis 1995, les majors de l'aérien américain ont imposé pas moins de six baisses successives sur le plafond des commissions en exploitant la concurrence des acteurs traditionnels et des nouveaux venus de la «net économie», comme Travelocity ou Expedia. Visiblement, la crise du 11 septembre a décidé le Vieux Con tinent à rattraper son retard. Le coup de semonce est venu, la semaine dernière, de British Airways. La compagnie britannique la plus touchée en Europe par les att