Avec son chaleureux accent de l'Aveyron, sa gouaille paysanne et son franc-parler, Raymond Lacombe, décédé samedi soir à Rodez à l'âge de 72 ans, aura été un des représentants les plus populaires du monde agricole. Président de 1986 à 1992 de la puissante FNSEA (Fédération nationale des syndicats d'exploitants agricoles), il a su donner à son organisation un nouveau souffle, dans une période de turbulences pour l'agriculture européenne. Le petit éleveur, qui exploitait ses 35 hectares dans son village natal de l'Aveyron tout en dirigeant une des organisations les plus influentes de France, voulait ressourcer le syndicalisme agricole dans les valeurs paysannes, sans refuser la con frontation avec les réalités économiques internationales.

Né le 28 novembre 1929 à Camboulazet, une commune dont il a été maire de 1959 à 2001, Raymond Lacombe quitte l'école à 13 ans pour travailler avec son père tout en suivant des études agricoles par correspondance. Il commence à militer à l'âge de 17 ans, rejoignant la Jeunesse agricole chrétienne (JAC), dont il sera président huit ans plus tard. En 1966, il est secrétaire général de la FDSEA (fédération départementale) de l'Aveyron dont il est élu président en 1970.

Ouverture. Secrétaire général de la FNSEA en 1984, il devient président du syndicat agricole au moment où Jacques Chirac nomme son prédécesseur François Guillaume ministre de l'Agriculture. Sa première tâche sera de faire oublier ce dérapage du syndicalisme agricole vers les partis p