Un petit feu d'artifice, et puis c'est tout. Après plus de 650 ans de bons et loyaux services, le franc a été enterré discrètement par le gouvernement. Une brève cérémonie avait été organisée hier soir à l'intérieur du ministère de l'Economie et des Finances, à cinq heures de la fin du cours légal du franc. Seuls étaient invités les «gens qui ont fait l'euro», en fait principalement des fonctionnaires de Bercy, quelques ministres et Jean-Claude Trichet, le gouverneur de la Banque de France.
Drapeaux. Ces quelque 200 personnes ont ainsi pu écouter deux courts discours de Lionel Jospin et de Laurent Fabius. Le Premier ministre a évoqué «une nouvelle ère qui va s'ouvrir», le 17 février 2002, «restant comme une date importante de l'histoire de notre pays». Le ministre de l'Economie s'est félicité qu'après «l'euro scriptural» en 1999 et «l'euro concret» le 1er janvier, on arrive à «l'euro complet».
Puis, alors que retentissait l'Hymne à la joie de Beethoven l'hymne européen , et que quelques feux d'artifices étaient déclenchés, des drapeaux représentant les billets de 20, 50, 100, 200 et 500 francs ont été symboliquement descendus. Seuls sont restés les nouveaux billets en euros. En cinq minutes, tout était plié. «C'est déjà fini?», s'interrogeait-on dans la foule. Mais personne ne s'en est formalisé, et chacun est allé boire sa coupe de champagne, un cocktail géant étant organisé.
«Réussite». Tout au long de la journée, le gouvernement a essayé de faire passer un message clair: