Le mouvement ne fait que commencer, mais il pour rait déboucher sur une véritable révolte fiscale. Des restaurateurs et cafetiers de Lille, Bordeaux et Caen ont décidé, en fin de semaine dernière, de lancer une «grève illimitée du paiement de la TVA». Avec l'appui de l'Union des métiers et des industries de l'hôtellerie (Umih), qui représente 80 000 adhérents, ils annoncent qu'ils refusent de payer le taux légal à 19,6 %. Ils n'appliqueront que celui de 5,5 %, en vigueur pour la vente à emporter et la restauration collective.
Demande officielle. Pour ne pas subir de recouvrement forcé, les participants à la grève enverront une lettre officielle de contestation aux services fiscaux. Et ils déposeront sur un compte la différence. L'Umih, qui «soutient et encourage cette action», doit lancer demain un appel pour étendre la révolte. Depuis plusieurs années, les restaurateurs se battent contre cette différence de taux, qu'ils considèrent comme une «injustice». L'argumentation, rodée, évite les revendications purement catégorielles en empruntant ses thèmes à José Bové. «On privilégie la malbouffe en accordant des avantages à la restauration rapide [seule la vente à emporter est taxée à 5,5 %, ndlr], explique Martine Profichel, porte-parole de l'Umih. De plus, cette concurrence entraîne au moins 3 000 dépôts de bilan par an. On ne s'en rend pas compte à Paris mais, en province, les restaurants disparaissent et renforcent la désertification du territoire.»
L'Umih met aussi en avant l'