Les clients sont rares et très chers. Mais demain, qui sait? Les cybermarchés espèrent toujours convertir au chariot électronique les clients suractifs qui ne mégotent pas sur les prix. En attendant, ils doivent survivre dans un tout petit marché. «Malgré une belle progression, le e-commerce alimentaire dégage de très faibles marges et ses contraintes logistiques sont bien plus élevées que dans le reste du commerce électronique.» Le verdict de Guy-Noël Chatelin, auteur d'un rapport sur le e-commerce alimentaire européen n'est guère encourageant. Avec moins de 1 % du commerce alimentaire de détail, les enseignes en ligne sont toutes déficitaires et repoussent régulièrement aux calendes grecques leur rentabilité. «C'est très simple, explique encore Guy-Noël Chatelin, le coût d'exécution d'une commande dépasse largement les douze à quinze euros moyens de frais de livraison. Dans ces conditions, seuls les très gros achats sont rentables.»
Haut de gamme. Ces gros acheteurs après lesquels courent les cybermarchés, Pierre Bouriez, le patron de Houra, croit les avoir bien identifiés. «Ce sont des femmes urbaines, actives, mères de famille et au fort pouvoir d'achat. C'est sans doute une population réduite mais une fois conquise, elle est extrêmement fidèle.» Il faut pouvoir lui offrir un service de qualité. Or, toutes les commandes ne peuvent être livrées dans leur intégralité. Il arrive souvent que quelques produits soient manquants. Et si «dans un supermarché on peut choisir un pro