La réduction de la «fracture mondiale» passe d'abord par une aide au développement des infrastructures dans les pays pauvres. Cette piqûre de rappel, délivrée mardi par la Banque mondiale (BM), relaie l'objectif des Nations unies de réduire de moitié l'extrême pauvreté dans le monde d'ici à 2015. C'est plutôt mal parti. Question de priorité. Un exemple: «Les pays riches consacrent sept fois plus d'argent aux subventions agricoles qu'au financement de l'aide», assure ainsi James Wolfensohn, président de la Banque mondiale.
Pourtant, d'autres chiffres diffusés par la Banque viennent rappeler l'urgence. Ainsi 1,2 milliard de personnes n'ont pas accès à l'eau potable; 2,4 milliards ne disposent d'aucun service d'assainissement; 2,5 milliards n'ont pas accès aux sources d'énergie moderne; 900 millions vivent loin de routes accessibles. En Inde, 500 000 femmes et enfants meurent chaque année victimes de maladies dues à la pollution de l'air intérieur, en raison de combustibles polluants. En Afrique subsaharienne, moins de 8 % de la population est connectée au réseau électrique. Voilà qui permet, entre autres, de relativiser le thème de la fracture numérique Nord-Sud, souvent prioritaire dans les discours...
Chute libre. Pour la Banque, une réelle chance de développement passe aussi par le développement des infrastructures. Et le doublement de l'aide publique des pays riches. L'incantation tient du voeu pieux: depuis trente et un ans, l'ONU demande que les pays consacrent 0,7 % de le