France Télécom va-t-il devoir annoncer les premières pertes de son histoire? Les résultats ne seront annoncés que le 21 mars, mais, dès hier, l'opérateur de télécommunications a reconnu qu'il réfléchissait à «déprécier certains de ses actifs». En clair, à passer des énormes provisions dans ses comptes pour avoir acheté trop cher des entreprises qui ont aujourd'hui perdu de leur valeur. Il s'agit d'Orange, la filiale mobile de France Télécom, payée 39,5 milliards d'euros en mai 2000 et qui vaut aujourd'hui en Bourse 30,9 milliards. La dépréciation d'actifs pourrait alors se traduire par une perte nette de plusieurs milliards d'euros. «Nous n'avons pas encore pris de décision, tient à préciser Bruno Janet, porte-parole de France Télécom. C'est quelque chose qui est discuté avec les commissaires aux comptes. Le conseil d'administration rendra sa décision le 20 mars.»
Concurrents. Selon nos informations, Michel Bon, le président de France Télécom, pousse l'Etat, qui est son actionnaire à hauteur de 55 %, à prendre une telle décision. «La mesure ne serait pas difficile à expliquer au marché, explique un proche du dossier. Les principaux concurrents de France Télécom ont déjà pris des mesures équivalentes. Et, quand il pleut, il pleut pour tout le monde...» En novembre, le britannique Vodafone avait annoncé une perte semestrielle de 8,45 milliards de livres (13,85 milliards d'euros). La semaine dernière, Telecom Italia avait dû reconnaître 3,8 milliards d'euros de pertes. Fin janvi