Berlin correspondance
Décidément, France Télécom n'a pas de chance avec ses fiancées allemandes. Qu'il s'agisse de Deutsche Telekom ou maintenant de MobilCom (dont France Télécom détient 28,5 % via sa filiale Orange), cela finit toujours par dégénérer. Il y a d'abord les grincements de dents, puis les bris de vaisselle et ensuite la foire d'empoigne. Le conseil de surveillance de MobilCom, qui devait se tenir hier en fin d'après-midi en présence de deux membres de France Télécom, s'annonçait extrêmement animé. L'opérateur français vient en effet de découvrir que l'épouse du fondateur de MobilCom, Sybille Schmid, a ramassé en une journée 5 % de la société.
UMTS. Jusqu'à fin janvier, Michel Bon, le PDG de France Télécom, et Gerhard Schmid s'adoraient. Et puis, le 31 janvier, sans en parler à son actionnaire français, Schmid annonce aux analystes qu'il compte investir quelque 11,3 milliards d'euro dans l'UMTS (téléphonie de troisième génération) dans les deux années à venir. Le sang de Michel Bon n'a fait qu'un tour: «Complètement maboul, ce gars-là», s'est-on récrié du côté français. MobilCom est incapable de dégager seul de telles sommes, étant donné ce qu'il a déjà dû débourser pour se payer sa licence. Six licences ont été attribuées en Allemagne pour un montant record de 50 milliards d'euros. Un ticket d'entrée qui n'a pas été revu à la baisse, contrairement à la France.
Persuadé que France Télécom comptait participer à cette nouvelle folie, le marché a commencé à sanctionner