La finance mondiale est toute retournée. Calpers, le premier fonds de pension de la planète, a annoncé hier qu'il se retirait de nombreux marchés de l'Asie du Sud-Est pour des raisons financières, ce qui est courant, mais aussi à cause de «facteurs sociaux et politiques». La formule est vague mais la nouveauté est là: Calpers affirme son ambition éthique.
En ligne de mire, on trouve la Thaïlande, l'Indonésie, la Malaisie et les Philippines. Des pays en pleine croissance, qui représentent 8 % de la valeur totale des marchés émergents, selon une étude effectuée par l'agence de notation financière Standard & Poor's. Investisseurs et gouvernements concernés s'inquiètent. Cette décision est une première pour un fonds de cette importance et pourrait faire tache d'huile.
Nouveau critère. «Nous avons voulu protéger les actifs de nos retraités dans les marchés émergents», explique Michael Flaherman, directeur du comité d'investissement de Calpers. Le California Public Employee's Retirement System s'occupe de la retraite des employés de l'Etat de Californie. Pour cela, il investit les cotisations de ces affiliés (150 milliards de dollars au total) un peu partout dans le monde. A intervalles réguliers, il fait le point sur les pays où il est intéressant d'investir. Retirant ou ajoutant des pays à sa liste en fonction de la sécurité juridique et du rendement attendu des investissements.
Jusqu'à hier, où un nouveau critère a pointé son nez. «Le conseil d'administration a adopté une nouvelle