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Blair double les salaires

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Londres espère ainsi s'attacher ses très hauts fonctionnaires.
publié le 25 février 2002 à 22h23

Londres intérim

Cela fait des années que les Cassandre annoncent la fin de l'âge d'or de la fonction publique britannique. La Grande-Bretagne s'est tournée dès le milieu des années 90 vers le continent pour pallier le manque d'effectifs cruel de ses professionnels de la santé et enseignants, en recrutant infirmières, docteurs, généralistes et spécialistes, et professeurs de langues modernes. Aujourd'hui, ce sont les très hauts fonctionnaires qui risquent de manquer, «en passant à l'ennemi», le secteur privé. Au pays de la City, difficile en effet d'ignorer la concurrence que pose le secteur privé aux recruteurs du service public. On a longtemps parlé de réformer le système des salaires, jugé «d'un autre âge» par les syndicats de fonctionnaires, en ramenant les neuf catégories à trois.

Prouver son efficacité. C'est de gros sous dont on parle aujourd'hui. Tony Blair entend, coûte que coûte, s'attacher ses très hauts fonctionnaires, soit 3 300 personnes (ou encore 1 % de l'ensemble de la fonction publique) regroupées au sein du syndicat très exclusif FDA (First Division Civil Servants Association). Et de tout faire pour les inciter à rester. Il va sans doute y arriver. Une nouvelle mesure annoncée voici un mois prévoit, tout simplement, le doublement des salaires ! Il fallait y penser. Les plus hauts fonctionnaires pourront ainsi empocher jusqu'à 180 000 livres par an (soit 296 000 euros). Cette mesure, recommandée depuis des mois par le Senior Salaries Review Body, s'accompagne