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Libération
Interview

«Il y a l'idée qu'on va peser sur la réalité»

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publié le 25 février 2002 à 22h23

Antoine Michon, énarque «promotion Mandela» (avril 2001), ministère des Affaires étrangères.

«J'ai un parcours assez classique. Après Scien ces-Po à Paris, j'ai passé un an en Espagne, puis je me suis préparé aux concours administratifs. J'ai été reçu à l'ENA. Ce n'était pas un rêve d'enfant, ni même une disposition familiale. En entrant à Sciences-Po, je ne savais même pas ce qu'était l'ENA, j'ai découvert l'école en première année. Simplement, je savais que je ne voulais pas faire carrière dans une entreprise. J'envisageais de m'engager, par exemple dans une ONG. Je n'avais aucune envie de travailler pour des actionnaires ou pour un chef d'entreprise. J'avais envie de me mettre au service du public, de l'action collective. C'est malgré tout une motivation forte chez les gens qui passent l'ENA. Quand on travaille pour l'Etat, on n'a pas plus de responsabilité ou de reconnaissance financière qu'ailleurs, mais il y a l'idée qu'on va peser sur la réalité, qu'on va pouvoir transformer les choses de l'intérieur. Les nouveaux énarques aujourd'hui veulent être des forces de propositions. Nous voulons des responsabilités plus importantes, nous ne voulons pas simplement appliquer des décisions. C'est dans cette optique que je suis le président de l'association Agir pour la réforme de l'ENA. Parce qu'il faut que cette école forme de véritables managers publics. La scolarité est vide de tout sens, et on prépare les responsables de l'administration juste sur la base de l'esprit de compé