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Libération

L'Allemagne rongée par le scandale Kirch

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Le géant des médias entraîne les banques dans sa chute.
publié le 25 février 2002 à 22h23

Berlin correspondance

«Vous savez comment on prononce Kirch en allemand?» «Oui. Maxwell.» La blague circule depuis le mois d'octobre à la City de Londres, encore hantée par la faillite retentissante du groupe du magnat britannique Robert Maxwell. Mais elle ne fait plus rire du tout les banquiers allemands. Car Leo Kirch, dont le groupe de médias traverse une crise financière sans précédent, risque purement et simplement d'entraîner les banques dans sa chute. Ces dernières ont beaucoup prêté au «Vieux Lion» de Munich (lire ci-contre). La bagatelle de 6,5 milliards d'euros. Pour la première fois depuis le début de ce feuilleton politico-médiatico-financier, un membre du directoire de la Bundesbank (la banque centrale allemande) a admis hier dans l'édition dominicale du quotidien Die Welt que certaines banques auraient même outrepassé les règles internationales en matière de prêts. Une catastrophe pour le système bancaire allemand.

Alors fini la rigolade. Depuis quinze jours, tout ce que la République fédérale allemande compte de banquiers, de patrons et de politiques est au chevet du patriarche pour tenter de contrôler la donation-partage. «Vendre, il faut vendre Leo», avant qu'il ne soit trop tard. Un véritable crève-coeur pour le self-made-man qui a bâti son empire pierre à pierre depuis quarante-huit ans. Le problème, c'est que personne n'a jamais su combien valait vraiment le groupe Kirch, composé d'une myriade de 400 sociétés, dont la plupart ne sont pas auditées.

La grenoui