«Que faites-vous dans les trois années à venir?» Des affiches, des spots télé, tout était bon, après la professionnalisation, pour recruter les militaires qui allaient manquer. L'armée a mis de grands moyens au service de son recrutement. Dans le même esprit, mais dans un autre domaine ministériel, une campagne de pub a tenté de séduire les étudiants pour les con vaincre de devenir profs. L'administration risque encore d'être obligée de multiplier les panneaux et les tracts, les spots et les messages. D'ici à 2010, 6 à 7 millions de fonctionnaires devront être remplacés. De même entre 2010 et 2020, selon les estimations du Plan. A première vue, cet appel d'air peut sembler une aubaine pour faire baisser le chômage, notamment des jeunes. Voire baisser le nombre de fonctionnaires.
Beau match. Mais voilà: des jeunes, il en manquera. La baisse de la natalité fera sentir ses effets juste au moment où la puissance publique française aura besoin de bras. Au même instant, le privé lui aussi sera à la recherche de jeunes cadres, 1,4 million d'ici à 2010. «Un beau match public-privé est à prévoir dans les années à venir», annonce-t-on à l'Apec (l'Association pour l'emploi des cadres). «Le privé a pris en compte la mutation, explique Jacky Chatelain, le président de l'Apec. Mais les inquiétudes demeurent dans certains secteurs, scientifiques par exem ple.» Pas sûr que la fonction publique, malgré l'assurance de la sécurité de l'emploi, puisse gagner la partie.
Des sommets de l'Etat, ave