Christophe Henri, 39 ans, fait partie du personnel civil du ministère de la Défense. Délégué syndical CFDT.
«Je suis entré au ministère de la Défense un peu par hasard en 1983. J'avais fini mon service militaire et je cherchais du travail. Une connaissance m'a incité à me présenter à un examen pour devenir aide comptable à la direction des travaux du génie de Malakoff, là où on supervise par exemple la construction des gendarmeries. J'ai été reçu et suis devenu ouvrier d'Etat. C'est un statut très particulier, qui englobe des niveaux aussi différents que celui d'ouvrier, de technicien, jusqu'aux fonctions d'encadrement. Notre statut est hérité de celui des ouvriers des arsenaux. Grâce à leurs luttes, ils ont réussi à définir un statut bien plus avantageux que celui des fonctionnaires. Notamment pour ce qui concerne le calcul de nos retraites, ou sur les salaires. Nous sommes directement gérés par un chef d'établissement, un peu comme le management est organisé dans le privé. La comparaison s'arrête là. Parce que notre problème principal, c'est bien l'absence de dialogue. On discute, mais on ne négocie pas. Et contrairement à ce qu'on peut imaginer, les problèmes sociaux sont nombreux ici. Les régiments ferment et le personnel est inquiet. Nous, au syndicat, on passe beaucoup de temps à faire de l'accompagnement social, car l'Etat ne respecte pas toujours ses obligations, contrairement à ce qu'on peut imaginer. Parfois on se dit que, dans le privé au moins, les entreprises son