François Colnel, professeur de physique dans un collège.
«J'ai passé le Capes en 1998, après une maîtrise de physique. A cette époque, je ne rêvais pas d'être prof, j'ai passé les concours comme tout le monde à la fac, pour assurer mes arrières. Dans le privé, à l'époque, avec mon diplôme, c'était encore très compliqué de trouver un emploi. Le mot fonctionnaire, le travail pour l'Etat ne m'a jamais fait fantasmer. Heureusement, j'avais toujours aimé travailler avec des enfants, alors leur donner des cours pouvait me satisfaire. Simplement, il a fallu passer les deux premières années à vous dégoûter du métier. On est envoyés dans des bahuts difficiles, en banlieue parisienne. On n'a pas d'expérience et, en plus, on se retrouve en zone sensible, devant des classes dans lesquelles on doit surtout faire la police. Pour débuter, c'est un peu raide. C'est après ce passage-là que j'ai enfin découvert mon métier d'enseignant. J'avais perdu mes illusions, mais, en arrivant dans des collèges de province plus tranquilles, j'ai vraiment pu m'investir. Certes, l'administration, c'est lourd, parfois les décisions sont prises sans nous demander notre avis. On a toujours des tas de paperasses à faire. Mais j'ai découvert des gamins qui ont du répondant, qui s'ébahissent devant les expériences de physique, et les collègues sont sympa. Aujourd'hui, je travaille sur le site Internet du collège, je prépare des exercices pour mes élèves sur ordinateur. On les sensibilise par exemple à la pollutio