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Libération

Les labos paniquent face aux génériques

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La concurrence des industriels de la copie se fait de plus en plus agressive.
publié le 25 février 2002 à 22h23

Ces animaux-là sont hargneux. Prêts à mordre à pleines dents les mollets bien gras de l'industrie pharmaceutique. Ils? Les «génériqueurs». Leurs proies? Les médicaments des grands laboratoires tombés dans le domaine public et donc à la merci de n'importe quel copieur industriel. Leurs armes? Le harcèlement juridique. Le jeudi 7 février, Sanofi-Synthelabo a compris qu'il fallait maintenant les prendre très au sérieux. Au risque d'aller au-devant de gros problèmes.

Une faille. A la suite de la demande du laboratoire canadien Apotex de commercialiser une copie du Plavix, un médicament vedette de Sanofi, le laboratoire français a vu plonger son cours de Bourse de 9 % en deux jours. Il lui a fallu publier en toute urgence un communiqué pour préciser que son Plavix chéri (qui représente 33 % du résultat opérationnel du groupe) était protégé par une batterie de brevets qui n'arriveront pas à expiration avant 2011 aux Etats-Unis. Mais voilà, le canadien a cru déceler une faille, affirmant qu'un des multiples brevets de la molécule tombait en 2003. Intox? Peut-être. Mais cela a suffi pour paniquer la petite communauté des investisseurs du secteur, de plus en plus susceptible avec ces questions de copie.

Toute l'industrie pharmaceutique mondiale avait, ces dernières semaines, les yeux rivés sur les courbes de vente du Prozac, l'antidépresseur vedette d'Eli Lilly, concurrencé par un générique, vendu beaucoup moins cher, depuis le mois d'août. Le bilan est catastrophique. En l'espace de c