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Interview

«Un fonctionnaire sur deux sera parti à la retraite dans dix ans»

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L'Etat devra recruter aussi bien des jeunes que des gens plus âgés, estime-t-il.
publié le 25 février 2002 à 22h23

Ministre de la Fonction publique depuis mars 2000, Michel Sapin a fait de la gestion prévisionnelle des emplois un de ses chevaux de bataille.

Quelle est l'ampleur du problème démographique dans la fonction publique ?

Un problème ou une opportunité ? Disons qu'il y a deux constatations à faire. La première est démographique : un fonctionnaire sur deux aujourd'hui en poste sera parti à la retraite dans dix ans. Seconde constatation : le niveau des compétences nécessaires pour bien servir les usagers ne cesse d'augmenter. Le besoin est donc à la fois quantitatif et qualitatif. Certains métiers, comme ceux de la santé ou de la sécurité, connaissent déjà des difficultés de recrutement. Ceux de l'éducation et de la recherche vont en connaître dans un avenir assez proche. C'est un constat qui vaut pour l'ensemble de la société.

La pyramide des âges des agents de l'Etat est plus défavorable encore que celle du privé.

C'est la conséquence des recrutements massifs qui ont eu lieu après mai 68, en particulier dans l'Education nationale pour répondre aux besoins de scolarisation. Certaines années, vers 2007-2008, il y aura ainsi 200 000 départs à la retraite par an sur un total d'un peu plus de deux millions et demi. Un des enjeux est de ne pas reproduire dans trente ou quarante ans le même renflement de la pyramide des âges. Il ne faudra donc pas remplacer ceux qui partent uniquement par des jeunes mais aussi par des gens plus âgés, ce qui suppose de diversifier les modalités de recruteme