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Libération

Du bois dont on fait des batailles

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L'ONG dénonce l'importation d'essences africaines rares.
publié le 26 février 2002 à 22h24

Sète, à bord du «Rainbow Warrior II» envoyée spéciale

Il y a là 1 500 troncs rouges, arbres presque centenaires des forêts du Liberia, embarqués sur les quais de Monrovia. Arrivé diman che soir dans les eaux du port de Sète (Hérault), l'Agia Irène devait les livrer hier à six importateurs sétois. Au petit matin, à 1,9 mille du port, des Zodiac de Greenpeace ont joué les moustiques autour du cargo, et laissé s'échapper six environnementalistes en combinaison orange. Les militants ont accosté l'Agia Irène, battant pavillon (de complaisance) de Saint-Vincent et les Grenadines (îles des Caraïbes). Ils ont assuré au commandant de bord qu'ils ne quitteraient pas le bateau sans avoir l'assurance que ce bois ne serait pas débarqué sur les côtes françaises. «La France est le seul pays avec la Chine à ne pas respecter l'embargo de l'ONU sur les importations de bois en provenance du Liberia», assure Ludovic Frère, responsable de la campagne Greenpeace sur les forêts primaires. «Le commerce non contrôlé du bois n'a pas que des conséquences sur la biodiversité d'un pays où 60 % de la poche forestière a été détruite.» Un rapport de l'ONU, rappelle-t-il, «a clairement démontré l'implication directe de certaines compagnies de sciage et d'exportation du Liberia dans le financement de la guerre civile qui sévit chez son voisin, le Sierra Leone». L'association Robin des Bois, qui a soutenu l'action de Greenpeace, tout comme les Verts, ajoute: «La filière française des bois tropicaux est le prin